Élodie Bouygues et Jacques Moulin, « Les Poètes du Jeudi » (Université Ouverte)
Bénévoles et partenaires des Petites Fugues depuis 2013
Jacques : Les Petites Fugues, c’est singulièrement, pour notre expérience de passeurs de poème, une façon de fuguer vers la prose ; de confirmer que la poésie surgit aussi dans ce déploiement de l’écriture, surtout lorsque celle-ci se tient un peu plus à l’écart de la seule narration, qu’elle libère le fragment de sa trame et en fait presque un poème en prose. Élodie et moi avons alors beaucoup aimé « choisir », avec Géraldine et Brigitte, l’autrice, l’auteur la.le plus à même de témoigner de la porosité des genres.
Élodie : Notre premier invité, le jeune auteur suisse Arno Camenisch m’a frappée par son côté éruptif, sa façon de vivre la littérature sans complexe, sans sacralisation, dans son lien évident au quotidien mais aussi à l’enfance. C’est ce qui le relie fortement à Thomas Vinau : peu importe que ça « vienne » en prose ou en vers. Julien Maret, lui, construit son récit comme on cisèle un poème…
Jacques : … ce qui le rapproche de Pascal Commère, qui nous mène aux champs et aux choses avec l’appétence d’un poète du récit, sans parler de sa truculente bienveillance. Chaque fois, ces rencontres ont été des temps forts de rapprochements plus personnels et toujours dans l’élan d’amitié. Un temps offert pour des échanges approfondis, humains, littéraires, esthétiques et souvent éthiques.
Nous : La complicité des Poètes du Jeudi avec Les Petites Fugues, c’est aussi la profonde conviction que tout projet d’écriture vrai est porté aussi par la tension de l’écrivain et du poète vers l’autre, souffle à souffle avec le vivant et la cité. C’est à cette aune exigeante que l’on a pu devenir « des alliés substantiels ».