Le festival vu par...
Un enchaînement des voix comme en musique
Biographie
Valérie Zenatti est née à Nice en 1970. Elle s’installe en Israël avec ses parents et sa sœur en 1983, à Beer-Sheva. De retour en France en 1990, elle passe une maîtrise de langue et littérature hébraïque aux Langues'O. Journaliste-radio, professeur d'hébreu ensuite...
Le festival vu par Valérie Zenatti, venue en 2018
Valérie Zenatti est née à Nice. Elle est l'autrice de nombreux livres, notamment pour la jeunesse à l'Ecole des Loisirs. Ses derniers livres, Jacob, Jacob (2014), prix du Livre Inter 2015, et Dans le faisceau des vivants (2019) sont parus aux éditions de l'Olivier.
Oh oui, une fugue, et même plusieurs, un enchaînement des voix comme en musique, chaque note entraîne la suivante, élan, liberté, découvertes sautillant d’une octave à l’autre - on m’a proposé de participer aux Petites Fugues et j’ai entendu ces promesses, l’attente est déjà une joie, on ignore le contenu du cadeau mais on perçoit qu’il nous comblera, et puis un matin on se retrouve au lycée de Dole, et les élèves se transforment sous mes yeux en libraires, lecteurs, et dans le bouquet final de ces saynètes les personnages de mes romans me demandent des comptes, je n’ai pas toutes les réponses, je reste délicieusement interdite, oui, les personnages échappent à leurs auteurs, un poncif peut être vrai et puis après tout, si quelque chose que j’ai créé m’échappe aux Petites Fugues, on reste dans une certaine logique, non ?
On est là pour ça, filer au collège Victor Hugo de Besançon, être interviewée par des collégiens avec autant de pertinence, de profondeur (et plus parfois !) que par un journaliste chevronné, je découvre la mise en musique des textes lus, et m’endors en y repensant, il faut se coucher tôt, la route sera longue demain jusqu’à la Bibliothèque associative de Fontaine-lès-Luxeuil, et puis on parle d’un mouvement qui commence à soulever les campagnes, on les appelle les Gilets jaunes, ils bloquent parfois les routes dit-on, ils font leur apparition avec les premiers flocons de neige que je prends en photo, même si c’est assez stupide de chercher à figer des flocons, ce qui est beau, c’est la façon qu’ils ont de se précipiter sur nous en rafales justement, mais retenir ce que je vois et j’entends reste une obsession.
Dans cette bibliothèque, et plus tard dans celle de Saint-Vit, et encore dans celle de l’hôpital de Besançon, on me posera des questions qui me bouleverseront pour ce qu’elles révéleront de sensibilité et de compréhension au-delà des mots, et je croiserai des lecteurs qui mettent les pieds à la bibliothèque pour la première fois, parce que quelque chose dans le résumé d’un livre les a appelés, ils auront accepté comme moi de se laisser surprendre par ce qui advient dans une rencontre. Il est déjà tard, gelée et pleine de gratitude, je longe le musée des Beaux-Arts rénové dans lequel je n’ai pas eu le temps de mettre les pieds, ce n’est pas grave, si un jour il me prend l’envie de fuguer, c’est à Besançon que je reviendrai.
Les autres "Vu par..."
L’ikigaï et la babysitteuse
Le festival vu par Hugo Boris, venu en 2023
Mardi dernier, j’avais une demi-heure à tuer au CDI avant une rencontre scolaire. Les professeures documentalistes avaient rassemblé quelques ouvrages sur le Japon et l’un d’eux m’a griffé l’œil : Le Petit livre de l’ikigaï de Ken Mogi. Je l’ai commencé sur place et, l’heure tournant, j’ai demandé la permission de l’emporter en promettant de le rendre la semaine prochaine.
Qu’est-ce que l’ ikigaï ? Le sens de sa vie, la raison que chacun trouve à se lever le matin. L’éthique du travail. La joie des petites...Lire la suite
D’autres mots, d’autres mondes
Le festival vu par Daniel Morvan, venu en 2022
Suis-je vraiment revenu de ces petites fugues si bien nommées ? Pas sûr ! Mais assez cependant pour vous remercier, toute l'équipe, de ce que vous savez donner avec générosité. Fugue, le mot est si beau, si musical, il dit : fuite, élan, impulsion, glissement, tout ce à quoi l’on aspire en lisant, en écrivant : rencontrer le merveilleux, trouver l’autre, l’entendre prononcer d’autres mots, d’autres mondes. Et tout cela est, dès le premier jour, devenu une réalité, à laquelle j'attache des visages, des questions et...Lire la suite
L'invitée
Le festival vu par Nathalie Kuperman, venue en 2021 et 2012
Le nom fait saliver : Les Petites Fugues. On imagine, on rêve, on a tous envie de fuguer. C’était mon désir en tout cas.
Petite fugue, grande évasion
Le festival vu par Gauz, venu en 2019
Gauz a été photographe, documentariste et directeur d’un journal satirique en Côte-d’Ivoire. Il est l’auteur de deux livres parus aux éditions Le Nouvel Attila : en 2014, Debout Payé le propulse sur la scène littéraire, suivi par Camarade Papa en 2018.
L'art de la petite fugue
Le festival vu par Arnaud Rykner, venu en 2017
Arnaud Rykner est né en 1966. Auteur de romans, de pièces, ainsi que de plusieurs essais sur la littérature ou le théâtre parus chez José Corti et aux éditions du Seuil, il enseigne à la Sorbonne Nouvelle à Paris. En 2019 il sera en résidence à la Villa Kujoyama à Kyoto au Japon.
Les Petites Fugues 2016
Le festival vu par Julia Deck, venue en 2016.
Julia Deck est romancière, elle est née en 1974 à Paris. Elle a notamment publié trois livres aux éditions de Minuit : Viviane Elisabeth Fauville en 2012 ; Le Triangle d'hiver en 2014 ; son dernier roman Sigma est paru en septembre 2017.
Les Petites Fugues 2015
Le festival vu par Pierre Ducrozet, invité aux Petites Fugues en 2015
J’ai traversé la médiathèque et je me suis assis au fond. Devant moi, une classe de Seconde Pro, option mécanique, dans un lycée de Haute-Saône. On commence à parler, les mains se lèvent. Les gestes sont secs, francs, les questions aussi. Une des trois filles de la classe lève la main.