Pour saluer les Petites Fugues et leur vingtième anniversaire, permettez-moi un recyclage : celui du discours plein d’intimidation prononcé en 2018, à l’occasion de la clôture de l’édition du festival de la même année, alors que j’avais pris mes fonctions à l’agence quelques mois auparavant. Il faut dire que, si je connais aujourd’hui les rouages et les coulisses de cette sacrée machine, peut-être justement pour cette raison d’ailleurs, mon émerveillement est resté le même.
Quel incroyable héritage que ce festival pour l’Agence Livre & Lecture d’aujourd’hui !
Il me faut vous avouer que je me sens encore bien peu légitime pour vous parler des Petites Fugues, vous qui, pour beaucoup, les suivez, les fabriquez, les portez avec l’équipe depuis bien plus longtemps que moi, qui les vis de l’intérieur pour la première fois.
Depuis les coulisses, mais aussi en assistant à des rencontres ou encore en écoutant les témoignages des auteurs, j’ai pu mesurer cette année ce qu’est ce festival unique en son genre et pourquoi il est regardé avec envie.
Les Petites Fugues, ce sont des auteurs qui se sentent attendus et « vraiment » accueillis partout où ils s’arrêtent, tant les rencontres ont été soigneusement préparées et pensées par les accueillants, quels qu’ils soient.
Des auteurs qui disent donc en sortir tout autant nourris et enrichis que, nous l’espérons en tout cas, le public avec lequel ils échangent.
Les Petites Fugues, c’est un road movie et un marathon tout à la fois, ponctué tout de même de nombreuses et heureuses pauses gastronomiques.
Les Petites Fugues, ce sont des collégiens qui s’inquiètent, ou au contraire se rassurent, de comprendre qu’on ne naît pas auteur.rice, mais qu’on peut le devenir, certes en lisant beaucoup ! Ou encore des lycéens qui demandent à l’écrivain.e qu’ils ont en face d’eux combien de temps, à son avis, dure, en moyenne, un chagrin d’amour.
Les Petites Fugues, ce sont 30 bénévoles mobilisés, que dis-je surmobilisés, puisque je sais de source sûre, que certains d’entre eux (qui souhaitent garder l’anonymat) vont volontiers jusqu’à se proposer de laver le linge sale de l’auteur.rice qu’ils accompagnent (ce n’est pas une métaphore) ou encore, se rendent discrètement à l’hôtel où elle ou il est descendu.e pour y déposer à son attention un pot de confiture maison, du miel, ou encore quelques livres.
Les Petites Fugues, c’est peut-être une fabrique de nouveaux lecteurs, de nouveaux usagers des bibliothèques ou nouveaux clients de librairies, qui auront osé en pousser la porte à l’occasion d’une rencontre.
Les Petites Fugues enfin, c’est une équipe, que je tiens à saluer, féliciter et remercier très chaleureusement !