Antoine Volodine est un homme discret et modeste. Il n’aimerait pas qu’on dise de lui qu’il est un écrivain unique, qu’il compte parmi les plus importants de notre temps. Sa biographie importe peu. Disons vite fait qu’il est né en 1950 à Chalon-sur-Saône. Il est écrivain et traducteur, amoureux de la langue russe qu’il a enseignée pendant un temps. Depuis 1985, il a publié une quinzaine de romans et récits, dont Lisbonne, dernière marge (Minuit, 1990),  Le Post-exotisme en dix leçons, leçon onze (Gallimard, 1998), Des anges mineurs (Seuil, 1999) qui lui a valu le Prix Wepler et le Prix du Livre Inter, ou encore Dondog (Seuil, 2002). Inventeur non dépourvu d’humour d’un courant littéraire fictif, le « post-exotisme », Volodine évoque, dans une écriture mêlant poésie et fantastique, des univers apocalyptiques, marqués par la faillite des utopies et le déferlement d’une violence destructrice. L’ailleurs est pour Volodine le lieu introuvable d’un rêve impossible d’égalité et de fraternité, auquel il ne renonce pourtant  pas. C’est également le hors-monde, depuis lequel des survivants témoignent, charriant leurs rêves passés. Bardo or not Bardo, paru aux éditions du Seuil en 2004, est son dernier livre.

Éléments bio-bibliographiques de novembre 2004