André Bucher rejette toutes les étiquettes – et tout particulièrement celle d’écrivain-paysan. Fils d’un chef de gare qui occupe son temps libre à cultiver des terres, c’est à l’âge de six ans qu’il commence à travailler aux champs ; mais dès le plus jeune âge, il s’essaie également à l’écriture, une passion qui restera discrète pendant longtemps. Après avoir beaucoup voyagé, il s’installe dans les années soixante-dix en Haute-Provence, où il pratique l’agriculture biologique. Lecteur assidu, se sentant proche des écrivains des « grands espaces » américains (Jim Harrison, James Welch), il publie tout d’abord des poèmes et des nouvelles. Les années 2000 voient sa consécration comme romancier. Il publie en effet, coup sur coup, aux éditions Sabine Wespieser, trois romans : Le Pays qui vient de loin (2003), puis Le Cabaret des oiseaux (2004), amplement salué par la critique et qui l’impose parmi les auteurs remarqués du roman contemporain. Dans ses livres, il exprime son amour des grands espaces, le lien nécessaire de l’homme avec la nature, ainsi que les histoires fortes entre les êtres. Loin de cultiver une nostalgie passéiste de la vie rurale d’autrefois, il écrit des histoires contemporaines qui mettent en scène des êtres blessés par les violences d’une société impitoyable, mais également portés par l’amour et la fraternité. Il vient de publier en 2005 Pays à vendre – une sorte de « roman noir », passant de l’aventure cocasse à la tragédie et qui se déroule encore en Haute-Provence.
 

Éléments bio-bibliographiques de novembre 2005
André Bucher est décédé en octobre 2022