Dans le noir et le blanc de l’hiver, à la lisière du front, les abeilles bourdonnent, attendant leur heure. Sergueïtch veille à leur côté. En relisant avec Andreï Kourkov Les Abeilles grises, nous suivrons pas à pas les travaux et les jours de cet apiculteur peu commun et sa manière sensible d’habiter le monde : l’occasion de converser avec l’écrivain sur la fabrique de l’écriture, le soin apporté à ses personnages, à leurs bêtes, à leurs objets et gestes quotidiens, sur l’immensité des rêves et la réduction des vies en temps de guerre, sur la traversée inespérée des frontières, des amours et des saisons.